Livre 1 : Learco (fini)
Comme chaque nuit, dans sa chambre, il ne fermait pas l'œil. Assit à son bureau, un gros livre ouvert devant lui, il étudiait à la lueur d'une bougie prenant de temps en temps des notes. Sa chambre comportait un lit, un miroir, un bureau et une petite bibliothèque où se trouvaient de gros volumes noirs. Elle était circulaire, petite. Elle se situait tout en haut d'une tour. Le jeune homme était relié au monde grâce à une seule fenêtre qui donnait dans le jardin du château. Il ne descendait que pour reprendre des nouveaux livres dans la bibliothèque qui se situait dans la partie centrale du château ou pour diner avec ses parents. Ces derniers ne lui parlaient jamais sauf pour lui faire des reproches ou pour se moquer de sa personne.
Un soir, à dix-neuf heures, une cloche retentit : signe que le repas est servi. Il se hâta de descendre pour ne pas faire attendre ses parents. Sa mère était debout avec son père, ils l'attendaient.
- Tu en as mis du temps. Dit son père d'un ton plein de reproche.
- Excusez-moi père...
Ils passèrent à table dans un silence complet. Les plats défilèrent, servit par des domestiques. Learco se pencha pour attraper un de ces plats mais son père fut plus rapide. Alors, il se pencha à nouveau pour en attraper un autre mais son père le piqua avec sa fourchette.
- Toujours trop gourmand à ce que je vois. Lui lança son père d'un ton plein de mépris, encore la bouche pleine.
Le jeune homme baissa les yeux et retira sa main. Puis il attend la fin du repas qui se terminait toujours par des insultes en son égard.
Une fois le repas terminé, il monta dans sa chambre. Learco s'assit sur le rebord de son lit. Quelqu'un vint bientôt frapper à la porte. Le jeune homme se dépêcha d'aller ouvrir. Un serviteur. Il était habillé tout en noir. Learco le fit rentrer en vérifiant qu'il n'avait pas été suivit puis referma la porte derrière lui. Le serviteur sorti du pain, du fromage et de la viande séchée de son manteau noir.
- Merci... souffla le jeune homme.
- Votre Altesse... votre père vous aime il a... juste quelques problème pour montrer son affection.
Learco sourit tristement. Il ouvrit la porte et ajouta.
- Dépêchez-vous de repartir, si on vous voit ici, mon père va vous faire la peau.
Puis le serviteur s'enfuit dans le noir.
Le jeune homme dina en silence, tous les soirs c'était ce serviteur qui venait le nourrir avec ce qui restait en cuisine.
Une fois terminé, il se regarda dans un miroir. Il se trouvait différent de son père et de sa mère. Ses yeux verts semblaient refléter toutes la douleur du monde et ses cheveux, qui étaient tellement blond qu'ils semblaient blancs, étaient attachés par un ruban rouge. Son débardeur moulant noir faisait ressortir les lignes de ses muscles et sa minceur impressionnante. Sa peau était pâle et lisse à force de rester dans l'ombre de sa chambre. La tour dans laquelle se trouvait sa chambre était à l’opposer du reste du château. Il était à part. Dans la tour abandonnée, personne, sauf ne lui, avait le droit d'y pénétrer.
Au milieu de la nuit, Learco se glissa de son lit et approcha doucement de la porte. Il n'avait pas peur d'être surpris mais c'était sa façon de marcher. Arrivé à la porte, il l'ouvrit légèrement car elle grinçait et, grâce à sa minceur, réussit à passer. La porte qui menait à la tour était tout le temps fermée, il le savait. Mais il se dirigea comme même cherchant à l'ouvrir. Elle était bien fermée. Learco chercha des yeux la pierre proche de la poignée de porte. Il l'avait déjà repéré en allant diner. Une fois la pierre repérée, il si dirigea rapidement. Learco la saisit de ses doigts fins et la tira vers lui. Comme il l'avait prévu, elle se dégagea facilement laissant derrière elle un rayon de lumière. Libre. Il était enfin libre. Ce n'était que pour une nuit, mais il était libre. Il passa le bras par le trou et chercha la poignée. Puis il l'ouvrit et se glissa dehors. Il s'approcha lentement, sous le choc. Il sentait l'herbe sous ses pieds et c'était un bonheur immense. Learco éclata d'un rire puissant. Puis il se traita d'imbécile et chercha des yeux si quelqu'un l'avait entendu. Une fois assuré que personne ne l’avait entendu, il court dans l'herbe comme un enfant. Il s'arrêta lorsqu'il senti l'eau sur ses chevilles. Il avait couru jusqu'au lac. Learco éclaboussa le vide devant lui. Il était heureux, heureux comme il ne l'avait jamais été. Après tout s’est déroulé très vite. Un bruit de pas, une main sur la bouche, une lame qu'on avait appuyée sur sa gorge. Quelqu'un voulait le tuer. Il tressailli.
- Que fais-tu là ?
Cette voix, elle lui était familière.
La main le lâcha en même temps que le poignard. Learco tomba à terre en se tenant la gorge. Puis, une fois remit, il tourna la tête vers son agresseur. Un garde. Il était en train de ranger son poignard dans son fourneau. Puis le garde tendit la main vers Learco.
- Excusez-moi Altesse.
- Qu'est-ce qui vous a pris ? Dit Learco en se relevant péniblement.
- Je vous hais pris pour un intrus... Mais que faites-vous dehors à cette heure ?
- Je...
- Je ne dirais rien à votre père, vous avez ma promesse.
- J'avais besoin de prendre l'air.
- Votre père a changé d'avis ? Il ne vous laissait pas sortir de votre tour avant, non ?
- Ne dites rien à mon père. Je vous en conjure.
- Je vous le promets. Mais remontez dans votre chambre.
- Merci... souffla Learco avant de s'enfuir dans l'obscurité.
Le lendemain, le roi, son père, le convoqua de bonne heure. Learco se dépêcha de le rejoindre dans la salle du trône. Il était rare que son père l'appel et qu'il sorte de sa chambre avant le diner.
Learco s'agenouilla devant le trône.
- Tu me déçois, fils, je te donne une tour rien que pour toi et tu sors la nuit en cachette.
Learco aurais voulu répliquer mais il en était incapable. Il ne pouvait pas répondre à son père.
Le roi claqua des doigts et deux gardes apparurent. Learco les regarda avec effroi. Les gardes prônèrent chacun un bras du jeune homme et le fit trainer jusqu'aux portes. Learco garda la tête baissée d'une telle façon qu'on ne puisse pas voir son visage. Ils l'emmenèrent jusqu'à la salle des tortures. Les deux gardes l'installèrent sur une chaise et l'attachèrent. Learco avait peur. Très peur. Il vit que les gardes agissaient à contre cœur. Un des garde saisi fermement une sorte de pair ciseau mais elles ne coupaient pas, les paires de ciseau avaient le bout arrondit. Le garde s'approcha et saisit la main de Learco. Lui aussi, il avait peur. Learco le sentait à cause d'un léger tremblement de la main qui le tenait. Soudain, le garde mit le ciseau sur un de ses doigts fins, il ferma les yeux et appuya de toutes ses forces pour fermer les ciseaux sur le doigt qui se brisa sous le choc. Learco laissa passer un gémissement puis baissa la tête. "C'est le prix à payer pour avoir désobéi à Père." Ce répétait-il. Une fois tous les instruments de tortures utilisés, les deux gardes ramenèrent Learco, inconscient, dans sa chambre. Ils l'allongèrent sur son lit, puis fermèrent la porte. Learco était seul, dans son lit, souffrant. Il réfléchit. Comment se débarrasser de toutes ces tortures. Il avait trouvé, comme il n'arrivait pas à se rebeller contre son père, il devait fuir. Son père l'aurait surement traité de lâche, mais il s'en moquait, il allait partir. Le serviteur lui apporta, comme tous les soirs, à manger.
- Est-ce que tout va bien Altesse ?
Learco toujours allongé sur son lit, le regardait sans aucune émotion.
- Je viens vous apporter ce que vous m'avez demandé, mais je ne comprends pas pourquoi vous voulez de la nourriture en très grande quantité. Est-ce que c'est parce que vous avez faim ?
- Je pars. Dis simplement Learco. Et comme son visage, ses paroles n'avaient pas d'émotion.
- Ais-je mal entendu ?
- Je pars. Je ne peux plus supporter les tortures de mon père...
Le serviteur lui tendis, à contre cœur, un sac en toiles contenant de la nourriture et un grand manteau noir avec capuche. Learco lui demanda de glisser le matériel sous son lit et de n'en parler à personne. Il obéît.
Une fois Learco rétabli, il organisa sa fuite. Il agirait de nuit pendant que les gardes seront derrière le château. Learco les avait observé, il avait noté les heures de leur ronde et il avait calculé combien de temps ils leur fallaient pour revenir à l'avant du château, devant la sortie.
Un soir, Learco avait besoin de se rafraîchir. Il regarda l'heure, il lui restait une demi-heure avant que les gardes ne se montrent. Alors il sortit, Et courra au bord de l'eau. Learco se déshabilla et marcha doucement à fin de se plonger entièrement dans l'eau du lac. Le froid le pris à la gorge mais il serra les dents et continua d'avancer.
Une fois la petite promenade terminée, il rentra au château. Sans savoir pourquoi, Learco rentra dans la bibliothèque et chercha un livre. Il tombe sur un ouvrage qui se nommait :"La vérité sur Learco". Learco resta immobile le doigt devant le titre du livre. La curiosité fut la plus forte, il sortit le livre de l'étagère puis remonte dans sa chambre. Installé sur son bureau, il étudiât l'ouvrage.
"Learco, adopté le 12/02
Learco a été adopté sur la place du marché pendant que son père se battait contre un garde qui faisait sa ronde, on n’a jamais su pourquoi son père se battait car il est mort. Sa mère n'a pas été retrouvée donc le roi eu pitié du bébé et le pris sur son cheval pour le conduira au château."
Learco avait donc été adopté, il n'y comprenait plus rien. Soudain un visage lui revend en tête, un homme, les cheveux blond presque blanc, les yeux d'un bleu profonds. Est-ce lui, son père ?
"Son nom lui a été donné par le roi lui-même, ne connaissant pas sa date de naissance, Sa Majesté lui donna, pour date de naissance, la date où il l'avait adopté."
Alors quand est-il né pour de vrai ?
Learco fut perdu, plus rien n'était clair, c'était comme si un brouillard c'était levé dans son esprit. Il se souvenait du visage de son père mais pas de sa mère, l'avait-il connu ? Learco referma le livre puis le rangea dans la bibliothèque de sa chambre. Il alla se coucher encore sous le choc.
Le lendemain, le soleil le réveilla de bonne heure. Il sortit de son lit et souleva une latte du planché, le sac contenant la nourriture et le manteau noir à capuche étaient encore là. La décision était prise, il allait partir ce soir en emmènent le livre avec lui.
Le soir, il se leva sans faire de bruit et souleva la latte du planché. Il se couvrit de son manteau noir à capuche et mit le sac contenant la nourriture sur ses épaules. Il était prêt. Il sortit de la tour, comme il l'avait prévu, les gardes se trouvaient à l'arrière du château. Soudain Une voix s'élevé au loin.
- Qui va là ?
Learco se retourne et vit les deux gardes courir vers lui. Le jeune homme resta immobile, il c'était trompé dans ses calculs. Il était maintenant effrayé. "C'est la fin." Ce dit-il. Learco courut jusqu'au mur au fond du jardin qui séparait le château de la ville. Il grimpa avec agilité dans l'arbre qui se situait tout près du mur. L'un des gardes y grimpa aussi mais avec moi d'agilité, Learco se tenait, maintenant, en équilibre sur une branche. Il ferma les yeux et marcha les bras tendu pour garder l'équilibre. Le garde se trouvait à quelques pas de lui, au début de la branche, tandis que Learco se tenait à la fin de la branche. Le garde continuait d'avancer. Learco sauta de l'autre côté du mur. Ses genoux craquèrent sous le choc. Le jeune homme ignora la douleur et s'élança dans l'ombre de la nuit.
Il s'arrêta, hors d'haleine, en face d'une auberge. Learco entra et demanda une chambre à l'aubergiste qui lui donna sans se douter que son client était le prince en personne enveloppé dans un grand manteau noir. Une fois seul, Learco s'assit sur le lit. La chambre qu'on lui avait donné était grande et lumineuse, l'inverse de sa chambre au château.
Le lendemain matin, Le prince se réveilla en sursaut. Pourtant tout avait l'air normal, mais il sentait que quelque chose ne tournait pas rond. Il se leva, s'enveloppa dans son manteau, rabattit la capuche sur son visage, attrapa son sac puis il sortit de sa chambre. Le jeune homme déposa l'argent qu'il devait sur le comptoir. Learco se rendit sur une place qu'il voyait à peine depuis la chambre au château. La Place du Condor. Mais c'est le soir que cela se complique. Learco marchait dans une ruelle quand un homme armé sortit d'un bâtiment, Learco se retourna pour s'enfuir mais un autre homme lui barrait la route. Il était pris au piège. Les deux hommes avancèrent vers lui d'un pas certain. S'ils découvraient que Learco était celui qu'ils agressaient, Les deux hommes risquaient de tout gâcher. Learco devait s'enfuir, comme toujours. Fuir. Sans se contrôler, le jeune homme sauta sur l'un des deux hommes et lui arracha des mains le poignard qu'il tenait. Learco enfonça avec précision le poignard dans le ventre de son agresseur. Avant de réaliser ce qui se passait, Learco se retourna vers le second. L'homme tenta de fuir mais Learco se précipita derrière celui-ci. En un coup à la gorge, l'homme se retrouva à terre. Il y avait du sang, tout était couvert de sang. Même les mains de Learco en étaient couvertes. Le jeune homme avait plein de dégout pour lui-même. Qu'avait-il fait ? Pourquoi les avoir tués quand il pouvait s'enfuir ? Ces questions l'étourdissaient. Il tomba à terre et plongea dans les ténèbres.
Le matin il se réveilla dans un lit. Pendant un court instant, il se crut dans la tour, peut être qu'un garde l'avait retrouvé dans la ruelle. Soudain une jeune femme rentra dans son champ de vision. Elle avait des yeux couleurs métaux et des cheveux violets foncés.
- Que ...? Tenta de prononcer Learco mais la jeune femme l'arrêta d'un signe de la main.
- Tu étais inconscient dans une ruelle je n'allais pas te laisser tout seul comme ça.
- Je... Merci.
- Derrien c'est le devoir d'un habitant de la Cité Rouge !
- De la Cité Rouge ?
- Oui, les personnes qui y habitent vive très mal comme tu peux le voir !
Elle fit un geste du bras pour montrer où elle vivait. Learco tourna légèrement la tête pour regarder la pièce où il se trouvait. Une fenêtre faisait rentrer la lumière qui illuminait le bureau où était installé des tas de feuilles et de livres. Peut-être que cette jeune femme était comme lui, peut-être qu'elle était retenu de force ici ou peut-être est-ce simplement sa volonté ? Soudain une voix le tira de ses rêves et le ramena à la réalité.
- Tous cela sont à cause du nouveau roi ! Il a augmenté les impôts pour être encore plus riche qu'il ne l'ait déjà. Et son fils est si prétentieux que personne ne l'a jamais vu, il préfère rester dans son petit palais doré Alors que ses sujets souffrent !
- Le prince ? Demanda Learco surprit.
- Oui, pourquoi toi tu l'as déjà vu ?
- Euh... Non... Menti Learco. Mais tu n'as pas le droit de parler de lui comme cela ! Tu dis-toi même que personne ne l'a jamais vu !
- Je te conseille de ne jamais répéter ce que tu viens de me dire.
- C'est comme cela que tout le monde voie le prince ?
- Oui, toi tu hibernais, car tout le monde le voie comma ça depuis qu'il a été adopté.
Comme cela, tous les habitants de cette ville et peut-être que le monde entier savaient qu'il avait été adopté, sauf lui. Pourquoi ne lui avait-on jamais rien dit ?
- Ha oui enfaite, comment t'appelles-tu ?
- Je... ne peux pas te le dire... Rougit Learco.
- Je comprends... Moi je m'appelle Kora. Ravie de te connaître !
Ajouta-t’aille avec un sourire qui fit rosir Learco.
Le lendemain Kora sortit avec Learco pour lui faire découvrir la Cité Rouge. C'était des immeubles gris, les habitants étaient des personnes sauvages qui s'entretuaient pour un bout de pain, ou autre. Seule une chose pouvait les sauver, l'ambroisie. Mais malheureusement, il n'y a plus de forêt autour de chez eux. Il faudrait aller dans l'autre partie du monde pour en trouver. Mais, les personnes ayant du sang de nymphes pouvaient les sauver car l'ambroisie et le sang de nymphes étaient égaux. C'est pour cela que, à chaque fois qu'un étranger entrait dans la Cité Rouge, il devait montrer que son sang était normal. Soudain, un homme s'approcha.
- A-t-il fait le test ?
- Non pas encore. Répondit Kora.
- Hé ! Les gars ! Un nouveau !
En quelques secondes Learco se retrouve entouré de centaines de personnes. L'homme qui avait parlé se rapprocha de Learco et tendis un poignard. Le jeune homme tremblait de tout son corps. Une éraflure, créée par le poignard, sur son bras le fit légèrement souffrir. Soudain, un liquide transparent et brillant sortit de la coupure.
Un homme cria :
- C'est lui !
Et tout le monde se rua sur lui. On le mordait, on le coupait. Il ne pouvait plus rien faire donc il attend que la mort vienne le chercher.
Livre 2 : Yuna (absolument pas terminé)
- Yuna ! Dépêche-toi ! On est en retard !
- Ouai, ouai…
La jeune fille noua ses cheveux châtains et couru rejoindre sa mère. Elles étaient des servantes au service de la famille royale du Château Blanc. Accompagné d’autres femmes et d’autres jeunes filles, elles servirent les plats à la grande table. Yuna se sentait tellement petite dans cette immense pièce. La lumière naturelle était bloquée par de lourds rideaux rouges, la table centrale faisait cinq à six mètres de long, quatre chaises y étaient installées. La tête baissée, les servantes déposèrent les plats, les plus jeunes partir en cuisine tandis que les trois plus âgées servaient le roi, la reine, le prince et la princesse. Cette dernière, Katia, du haut de ses neuf ans prenait un malin plaisir à taper et disputer les domestiques, surtout les plus jeunes. Le prince, Ethan, frère jumeau de Katia, semblait toujours calme, silencieux, discret, il ne se faisait jamais remarquer. Tous deux blonds, aux yeux verts, âgé de neuf ans.
- Numéro 76 ! S’exclama le Roi
Yuna se retourna brusquement. C’est comme cela qu’il appelait les servantes, par un numéro.
- Tu seras, à présent, la bonne attitrée de mon fils. Que je ne dois te faire aucun reproche. Est-ce clair ?
- Bien monsieur.
Elle adressa un regard au jeune prince qu’il ne lui rendit pas puis elle s’engouffra, à reculons, dans l’étroit passage menant en cuisine.
Livre 3 : Salvo (fini)
Le matin se leva sur la forêt. Un nouveau jour commença. Salvo aimait sentir le vent dans ses cheveux et le soleil sur ses joues. Il était né dans un petit village au milieu de la forêt et au bord d'un fleuve. Sa mère lui disait souvent que ses cheveux rouges feux et ses yeux d'un bleu profonds étaient ceux d'un dieu. Dans son village, les diables et les dieux étaient égaux et le sorcier pouvait leur parler pendant sa transe. Le père de Salvo était le maître du village. Il enseignait au plus jeune comment survivre, comment combattre et chasser. Salvo était le plus doué, le plus agile et il courrait plus vite que les autres mais c'était un enfant qui s'énervait très vite, dès qu'on le provoquait il se mettait à crier puis il se jeta sur son agresseur pour le taper. Salvo avait maintenant quatorze ans, il se souvenait de sa vie au village, il eut un pincement au cœur, c'était si loin.
Soudain un bruit le tira de ses rêveries. Un grognement, des pas lourds mais vite. Salvo ferma les yeux et essaya de se concentrer. Bientôt, les pas faisant trembler la terre et semblait venir de derrière lui. Les sens de Salvo ne se trompaient jamais. Alors, il sauta sur de toutes ses forces sur le côté et grimpa à un arbre. Un énorme bruit et plus rien. Une fois perché en haut de l'arbre il s'autorisa à regarder en bas, un énorme animal gisait à terre. C'était un ricofort. Une espèce les plus dangereuses. Il ressemblait à un rhinocéros en beaucoup plus gros et ses cornes étaient en cristal noirs, le cristal le plus solide de ce monde. Pourtant il était mort, il avait dévié dans un rochet. Salvo en profita pour lui couper les cornes et s'en faire une épée. Sur celle-ci, il grava le prénom "Arianna". Une personne qui comptait beaucoup pour lui au village. Il voulait absolument la retrouver. Il erra depuis qu'il avait sept ans, quand il s'était fait exclu par le chef du village. C'était un jour comme les autres, sauf que ce jours-là, pendant les leçons de combat son père ne le regardait pas sauf pour lui montrer des sourires tristes. A la fin de la leçon, Salvo fut appelé chez le chef du village qui lui annonça qu'il devait quitter le village à cause de son comportement. Salvo pensa tout de suite à Arianna, elle allait être seule comme lui quand il ne l'a connaissait pas encore. Quand il était sur le point de partir tout le monde riait aux éclats, applaudissait, un petit garçon lui avait jeté des cailloux seul une petite fille lui avait donné des fleurs blanches, signe de paix, elle avait les yeux d'un noirs tristes, comme à son habitude, ses cheveux noirs sombres aux reflets bleus nuits était magnifiques. C'était la seule personne qui puisse comprendre Salvo. Arianna.
Salvo parti à la découverte du monde dans lequel il était né et pourtant il ne connaissait que son village. Tout le reste lui était inconnu, des nouvelles plantes, de nouvelles créatures dont il ignorait le nom. Ces parents lui avaient juste dit que la Terre était divisée en deux parties : la Terre Illuminée et la Terre Sombre. Le village se trouvait dans la Terre Illuminée. Depuis tout petit Salvo rêvait de voyager dans la Terre Sombre, mais il n'avait pas la moindre idée où elle pouvait être. Épuisé, il s'arrêta dormir dans la forêt.
Il était en train de dormir quand un petit crissement l'ôta du pays des songes. Il se leva, attrapa son épée et se mit en position de défense.
- Du calme, je suis là en paix.
- Qui êtes-vous ?
- Un allié. Répondit calmement l'homme.
- Qui êtes-vous ?
- Puis-je me joindre à toi ?
- Allez-vous me dire qui vous êtes à la fin ? S'énerva Salvo.
- Je suis Rave, Général du front du sud et Chevalier du Dragon.
- Que me voulez-vous ?
- Tu en pose des questions ! Commença à s'impatienter Raven. Je peux m'asseoir avec toi, je t'expliquerais après.
Salvo acquiesça. Raven était un homme d'une vingtaine d'année, ses cheveux bruns dansaient avec le vent autour de son visage et ses yeux bleus montraient qu'il venait de la Terre Illuminée. Il portait une armure qui lui couvrait les épaules, le torse et les tibias. Raven avait, attaché à son flanc gauche, une épée abîmée. Ils parlèrent longtemps. Salvo appris ainsi que le général Raven venait de la Terre Illuminée. Son père était mort au front du sud, sa mère ne l'a pas supportée et a abandonné Raven. Raven avait sept ans. Plus tard, il fut accueilli par une femme. Raven s'était inscrit à l'Académie pour apprendre à se battre. L’Académie se trouvait dans la Terre Sombre. Il ne rentrait qu'en fin de semaine, le vendredi. Un jour, il rentra dans la maison, une odeur de sang le pris à la gorge, la femme était morte, elle n'avait qu'une éraflure mais elle devait être empoisonnée. Raven c'était donc enfuit pour vivre à l'Académie. Après avoir écouté le récit de Raven, Salvo raconta le sien. Sur ce, ils s'endormir ensemble.
Le lendemain, Salvo se réveilla tôt, il regarda à sa droite, Raven n'y était plus. Salvo sauta sur ses pieds et le chercha du regard mais il avait disparu. Le jeune homme se sentait bien avec Raven, il dégageait une force qu'il ne connaissait pas. Un petit bruit le fit sursauter, il attrapa son épée et se mit en position.
- Toujours le même réflexe, je suis impressionné !
- Ah c'est vous. Vous m'avez fait peur. Dit Salvo en abaissant son arme.
- Tu m'en vois désolé. J'étais parti chercher des framboises pour ce matin.
- Vous ne me l'avez pas dit hier. Que me voulez-vous ?
- Je suis en mission pour t'amener au front, il y a quelqu'un qui veut te voir.
- Qui est-ce ? Comment me connaît-il ?
- Je ne peux pas te le révéler... Secret professionnel ! Ajouta Raven avec un clin d'œil.
Ils partirent après avoir mangé leur petite portion de framboises. Le voyage jusqu'à la séparation des deux Terres avait duré quelques jours, mais Salvo avait l'impression que ça n'avait duré que quelques heures.
Un soir, ils virent la séparation des deux Terres. La partie d'où ils venaient était ensoleillée et la partie où ils allaient était sombre comme si la nuit était tombée en plein jour. La forêt de la Terre Illuminée n'existait plus dans la Terre Sombre. Le temps semblait s'être arrêté.
Ils avaient marché toute la nuit, Raven décida de se repose à tour de rôle dans une petite clairière au centre de la forêt, Salvo accepta. Il alla se reposer pendant que Raven montait la garde. Raven entendit un petit bruit, il alla réveiller Salvo qui c'était assoupit.
- Il y a quelqu'un ! Cria Raven
- Quoi ?
- Lève-toi !
Salvo attrapa son épée et alla à la rencontre de son ennemi.
- Qui êtes-vous ?
- Arianna. Ne me dit pas que tu m'as oublié !
- Arianna !
Les deux amis s'enlacèrent.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je m’inquiétais pour toi... Je ne voulais pas te perdre...
Raven alla se coucher pendant que Salvo montait la garde tout en parlant avec Arianna. Elle lui raconta, qu'au village, depuis qu'il était parti, tout le monde la frappait donc elle était partie à sa recherche.
Un murmure les interrompit. Arianna alla réveiller Raven et Salvo dégaina son épée. Cinq personnes sortirent des sous-bois. Ou plutôt cinq monstres. Ils avaient des bras énormément musclés, de petites jambes mais rapides et leurs têtes de chien avaient des crocs bien pointus qui pouvait arracher un membre.
Salvo courra vers Arianna pour la protéger. Raven se battra aux côtés de Salvo Pendant que Arianna était entre les deux à se défendre comme elle le pouvait. Les Monstres sont en train de gagner. Raven avait une bête sur lui tandis que Salvo avait les quatre autres. Arianna regarda la scène, terrorisée, elle ne pouvait rien faire. Alors, elle mettra les mains en avant et cria, les bêtes se tourna vers elle, les créatures couvrirent en direction de la jeune fille, donc Arianna cria plus fort et ferma ses yeux. Quand elle les rouvrit, la jeune fille avait les mains qui tremblaient devant elle et les monstres avait disparu. Salvo ne respirait presque plus et Raven respirait faiblement. Elle courut les rejoindre. Arianna était en pleure, seule, désespérée, ne sachant que faire. Elle tenta de réveiller Salvo mais il ne bougea pas, Arianna essaya avec Raven, le secoua, il ouvrit les yeux. Elle lui demanda qu'est-ce qu'elle devait faire.
-Ferme les yeux... et... concentre-toi... sur ce que tu veux... Répondit faiblement Raven avant de, à nouveau, replonger dans les ténèbres.
Arianna obéit. Elle ferma les yeux et se concentra. "Je veux que Salvo et Raven aillent mieux." se répéta-t-elle. Quand la jeune fille les rouvrit Salvo respirait mais était toujours inconscient tandis que Raven avait les yeux ouvert et respirait normalement.
Le lendemain, Raven se tenait debout, il put porter Salvo sur son dos. Ils s'installèrent dans une grotte. Elle était divisée en deux salles, la première était très grande et avait de la paille humide par terre. Un passage étroit menait à la deuxième salle, elle était petite avec des restes de provision. Arianna les jeta pour les remplacer par leurs provisions puis alla chercher de la paille sèche pour remplacer la paille humide. Raven posa Salvo délicatement sur la paille. Arianna et Raven passèrent la journée à le soigner. Salvo avait une jambe ouverte et des morsures lui couvraient le corps. Le soir, Raven et Arianna parlaient peut. Mais un soir, il lui demanda :
- Comment as-tu fais pendant la lutte pour les faire disparaître ?
- Je ne sais pas. J'ai vu mon médaillon briller, il dégageait une telle chaleur. Après je me contrôlais plus, mes mains se sont tendus devant moi, elles brillaient d'une lueur bleutée. Je me suis mise à crier. Puis j'ai regardé et les monstres avaient disparu...
- Je vois...Tu as donc fait de la magie... montre-moi ton médaillon.
Arianna lui donna le talisman. Il était noir avec un symbole blanc gravé dessus.
- C'est bien un talisman de magie. Qui te l'a donné ?
- Je ne sais pas. Mais tout ce que je sais c'est qu'aussi loin que je me souvienne, je l'ai toujours eu. Je me souviens d'une dame aux cheveux noirs et les yeux rouge me le mettre autour du cou.
Raven se tut, il pensa à sa mère qui l'avait abandonné. Puis ils allèrent se coucher.
Le lendemain, Salvo avait de la fièvre, il transpirait et ne respirait pas bien. Sa blessure à la jambe s'était rouverte. Raven alla chercher des herbes médicinales pendant qu'Arianna se concentrait pour faire enchantement de guérison. L'enchantement ne dura que quelques minutes. Elle en essaya un autre mais n'y arrivait pas, alors elle insista, mais rien ne se passa. Quand Raven revint avec les plantes, il la trouva en pleure. Il lui demanda qu'est-ce qui se passa en redoutant le pire.
- Mes pouvoirs ne fonctionnent plus. Je ne peux plus soigner Salvo, il a toujours été là pour moi et je ne suis pas capable de le soigner...
Raven poussa un soupir de soulagement.
- Tes pouvoirs ne sont pas illimités surtout que tu n'as pas été formée. Il faut te reposer.
- Mais qui va soigner Salvo ?
- Ne t'en fait pas je suis là et j'ai avec moi des plantes médicinales. Aller va te coucher.
Arianna ne se le fit pas dire deux fois, elle se leva et lança un regard vers Salvo, il ne respirait très faiblement et avait de la sueur sur le front.
- Pardonne-moi Salvo... Murmura-t-elle
Puis elle alla se coucher.
Quand elle se réveilla, Raven et Salvo avaient disparu. Raven lui avait demandé d'aller se coucher pour l'abandonner. Elle ne voulait pas y croire, elle se met à les chercher partout. Elle pleura, ne peut pas se retenir. Fatiguée par ses larmes elle s'assoupit de nouveau au milieu de la pièce.
Arianna fut réveillée par un cri : celui de Salvo. Elle se leva et aperçu Raven qui serra ses bandages. Arianna se précipita vers Raven et le secoua.
- Pourquoi vous êtes parti, répond !
- Lâche-moi ! Calme toi voyons !
Arianna le lâcha.
- On était parti dans la forêt. Si je n'étais pas allé lui mettre de l'ambroisie il serait mort !
- De l'ambroisie ?
- Oui c'est une substance qui coule du Père de la Forêt. Elle permet de guérir certaines des blessures.
- Le Père de la Forêt ?
- Oui, l'arbre le plus grand et le plus gros d'une forêt, l'arbre qui contrôle les autres. Il sert de refuge aux elfes follets. Des petites créatures qui mesurent environ un centimètre.
- Les elfes follets existent ? Je ne savais pas, pour moi ce n'était que des histoires que l'on se racontait au coin du feu...
Arianna, confuse et désorientée, se rendormie dans sa couchette. Elle avait besoin de se reposer encore un peu.
Quelques jours plus tard, ils furent tous en état de marcher alors ils reprennent la marche. Salvo n'était pas tout-à-fait guéri de sa blessure à la jambe. Il boitait légèrement, dans son état il ne pouvait pas courir ou sa blessure se rouvrira.
Ils avaient réussi à se procurer des chevaux pour le voyage dans la Terre Sombre.
Pendant qu'ils galopaient dans les plaines à perte de vue, Le cheval de Raven se cabra, évitant ainsi de tomber dans le fossé qui se trouvait juste devant lui. Raven cria gare avant que Salvo et Arianna se précipitent dedans. Salvo chercha un moyen de passer, un pont en bois se trouvait à quelques kilomètres d'eux. Une fois au milieu du pont, un trou se forma sur le sol. Arianna, Salvo et Raven se stoppèrent. Bientôt une tête apparut, suivit des épaules, suivit des bras. Un corps tout entier se présentait maintenant devant eux. Un être humain ? Non, les êtres humains ne passaient pas à travers les parois. Il avait l'apparence d'un être humain mais il devait surement être un magicien très puissant.
- Surpris ? C'est mon maître qui m'a appris cette technique.
- Qui es-tu ? Répondit Raven.
- Tu ne me reconnais pas ?
Raven chercha, d'un coup il se souvint d'un jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux verts, comme l'homme qui se tenait en face de lui, ils étaient ensemble à l'Académie, il était toujours rejeté par les autres élèves et par les professeurs. Il avait donc décidé de se venger en passant à l'ennemie.
- Blase ? C'est bien toi ?
Son visage se détendit légèrement.
- Et oui c'est moi !
- Je suis si soulagé, je pensais que tu étais passé à l'ennemie !
- Oui je suis dans l'autre camp.
Le visage de Raven se durci d'un coup
- Mais alors... Désolé mais je dois t'éliminer.
- Je suis en mission pour t'éliminer. Et figure toi que je suis meilleur depuis que j'ai rejoint le camp adverse. Le Gardien Suprême m'a tout appris, il a eu de l'affection pour moi !
- Qui est-ce le Gardien Suprême ?
- C'est le plus fort, le meilleur de tous, c'est dieu sur terre ! Il se nomme Dëma !
- Il ne s'était pas fait exécuter ?
- Si mais je te l'ais dit ! C'est dieu sur Terre ! Il est éternel !
- Et toi tu es éternellement bête ! Enfin tu vois bien qu'il te manipule ! Réfléchi ! Tu vas mourir si tu restes avec lui ! Je t'en prie, reviens et on ferra comme si rien ne s'était passé.
- C'est avec vous que je vais mourir, avec lui je peux laisser libre court à ma passion ! La Guerre !
Il se tourna vers Arianna et dit :
- Dahlia ! C'est toi ?
Arianna vint se cacher derrière Salvo, Raven vit son mal à l'aise, dit :
- Laisse là en dehors de tout ça !
Le visage de Blase était déformé de haine et de soif de pouvoir. Il éclata d'un rire nerveux et dégaina son épée.
- Assez parler, place au combat.
- Je t'en prie...
Blase ne le laissa pas finir sa phrase et l'attaqua par surprise. Raven bloqua son coup en attrapant le poignet de Blase. Raven demeura le regard fixé sur le sol, Blase s'énerva et attrapa un poignard qu'il portait à sa ceinture. Raven l'esquiva avec souple puis il l'attrapa à la gorge.
- Blase...
Raven leva les yeux, puis reprend :
- Blase je t'en prie reviens !
- Plutôt mourir !
Raven le jeta par terre.
- Alors par, je ne veux pas te tuer et tu sais que je suis plus fort que toi !
- Non c'est faux !
- Alors prouve moi, prouve moi que c'est toi le plus fort !
Blase, rempli de rage, se jeta sur Raven afin de l'égorger mais il s'écarta et Blase se retrouva par terre encore puis encore. Il ne s'arrêta pas, il continua jusqu'à ce qu'il tombe de fatigue. Raven s'approcha et le pris dans ses bras sous le regard interrogateur d'Arianna et de Salvo. Raven le posa contre le muret du pont, il lui laissa un peu d'ambroisie à ses côtés. Raven se retourna vers Arianna et Salvo et dit :
- Allons-y.
Quelques jours plus tard, une ligne noire se dessina à l'horizon. Le front. Le cœur de Salvo se mit à battre plus vite, depuis tout petit il rêvait de voir la guerre.
Arrivé au camp, Raven se dirigea tout de suite au fond, où il y avait sa tente. Il commença à pleuvoir quand ils aperçurent la tente de Raven au loin. Ils se mirent à courir et Raven porta Salvo sur son dos. C'est essoufflé qu'Arianna et Raven entrèrent dans la tente. Elle était petite, composé d'un lit, un tapis, deux fauteuils et une bassine pour se laver. Raven avait installé un grenier pour pouvoir être au calme avant la bataille. Il fit signe à Arianna et à Salvo de s'asseoir sur les fauteuils. Raven tend des serviettes pour qu'ils se sèchent puis il s'assit sur son lit. Ce fut l'heure de se coucher.
Le lendemain, Raven conduit Salvo à l'arène pour voir comment il se défendait et confia Arianna à un magicien pour la former.
Arrivé à l'arène, Salvo resta bouche bée devant un magnifique dragon. Il avait des écailles bleus et des yeux verts. Sa position mettait en avant ses merveilleuses ailes. Raven remarqua l'expression de Salvo, il sourit :
- Tu n'en a jamais vu ?
- Non, il est magnifique !
- Tu as entendu Nissa ?
Le dragon se tourna vers Raven et pencha la tête pour que Raven puisse lui caresser les nasaux.
- C'est ton dragon ?
- Oui je t'ai dit que j'étais chevalier du dragon !
Salvo resta la bouche ouverte, il n'arrivait pas à y croire.
- Ferme ta bouche tu vas gober des mouches ! Plaisanta Raven.
Ils passèrent jours et nuits à s’entraîner ne laissant que les heures de repas comme pause. Arianna mangeait avec le magicien qui était maintenant son maître. Raven voulait former Salvo comme il aurait formé son propre fils. Mais malheureusement il ne le pouvait pas car il n'en avait pas un seul.
Arianna ne se plaignait pas de sa rencontre avec le magicien, il avait des cheveux de couleur d'or et son œil bleu était tellement pâle qu'on pourrait croire qu'ils sont blancs. Il s'appelait Milo et avait un an de plus qu'elle. Il disait qu'Arianna était très douée pour la magie. C'était vrai. Elle avait un don pour la magie. Elle mangeait avec lui, dormait dans la même pièce, il lui donnait des cours, il ne se moquait jamais d'elle. Il était très gentil avec elle s'était la première fois que cela lui arrivait sans compter Salvo. Peut-être connaîtrait-elle l'amour dans sa vie ? Un jour, Milo s'approcha d'elle, il lui sourit et dit :
- il est temps...
Sur ces mots, il la serra contre lui. Arianna, les yeux tout ronds, restait là, ne pouvant plus bouger. Elle sentait le cœur de Milo battre sous elle, sa respiration était calme, sa poitrine se levait de fur et à mesure qu'il respirait. La chaleur de son corps enveloppa Arianna dans une paix qu'elle ne connaissait pas. Il se décrocha d'elle et dit à nouveau :
- Tu es prête, je dois t'emmener dans la forêt pour te donner ton symbole de magicienne !
Arianna rougit, elle était magicienne et en plus elle était tombée amoureuse.
Il était vers minuit quand Milo vint la réveiller. Il souriait comme à son habitude. Arianna, elle, ne souriait pas, elle savait que quand elle aura son symbole magique elle n'aurait plus besoin d'un maître, hors se séparer de Milo, rien que cette pensée la fit souffrir.
Dans une clairière au cœur de la forêt, un arbre immense se dessina devant eux.
- C'est le Père de la Forêt. Dit Milo d'un ton rassurant.
Ils s'approchèrent et Milo commença le rituel. Il attrapa son couteau et fait une incision d'en l'écores du Père de la Forêt, un liquide pâteux en sorti, il le laissa couler dans un bol. Puis il l'étala sur le front d'Arianna tout en récitant une formule magique. A la fin du rituel, Milo lui donna une petite bille, elle était noire avec une tache blanche au centre. Milo lui expliqua que cette bille permettait aux pouvoirs d'être plus puissant et qu'il fallait toujours l'avoir sur soi. Elle la rangea immédiatement dans sa sacoche. Puis elle devait se rincer le liquide qu'elle avait sur le front avec l'eau de la rivière qui coulait à côté de l'arbre, elle était bleu turquoise. On racontait que si on en buvait on mourrait sur-le-champ. Mais si on se rinçait juste on devenait aimé de tous dieux.
Quand ils rentrèrent dans la tente il devait être trois heures du matin, Arianna et Milo allèrent vite se coucher.
Quand Arianna se réveilla il était plus de dix heures. Un mot de Milo était sur la table.
"Chère Arianna,
Je suis parti plus tôt ce matin. Je crois que nos leçons sont terminées, tu n'as plus besoin de moi. Je dois t'avouer que je me suis senti très proche de toi pour être franc je crois... oui, je crois que je t'aime. Pourquoi? Pour ton sourire, tes cheveux, ta gentillesse et surtout pour tes yeux, tes magnifique yeux noirs ! Tu vas me manquer même si tu ne partages pas mon amour, tu resteras toujours mon élève. Oublie-moi si tu veux mais moi je ne t'oublierais pas. Pour être franc, je t'écris car je ne suis pas assez courageux pour te parler de cela en face...
Ton professeur, ou plutôt Milo."
Arianna en eu la larme à l'œil, si seulement il savait qu'elle partageait son amour, si seulement elle avait pu lui dire avant qu'il parte. Mais il allait peut être bientôt rentré dans sa tente, donc elle l'attendra.
Salvo de son côté progressait très vite il savait manier à la perfection l'épée, le hache, le poignard et le combat de corps à corps. Cependant, il devait faire des progrès dans le maniement du fouet, à chaque fois qu'il essayait de le manier, il se blessait avec. Il donnait à manger au dragon de Raven, Nissa. Le dragon l'aimait beaucoup aussi. Raven aimait voir son dragon avec comme compagnie Salvo.
Vint le jour de la première bataille, Arianna avait peur et Salvo était nerveux. Raven semblait calme, Milo, qui était maintenant lié avec Arianna, était édité par l'odeur de la bataille.
Raven prenne en charge les nouveaux combattant le plus jeune avait douze ans et le plus vieux avait seize ans. Il décida aussi la stratégie à aborder contre l'ennemi.
Une heure plus tard, le crieur de guerre attend le signal de Raven. Puis Raven souffla dans un cor de chasse. Le crieur fit son travail. Une fois le cri lancé, tout l'armé ennemi et allié se jetèrent au combat. Les cris ennemis déchirèrent le silence pesant du combat. Salvo vit Raven sur Nissa guider les troupes, Salvo serra plus fort son épée, puis se jeta au combat.
Arianna, sachant que ses pouvoirs ne leur serviraient à rien, elle se contenta de se servir de ses pouvoirs pour renforcer les armes. Les Chevaliers du Dragon, allié et ennemis, survolèrent le ciel.
Raven, sur son dragon bleu, semblait invincible. Pourtant, un dragon rouge se mit en travers de son chemin. Ses yeux étaient jaunes. Son cavalier avait une armure noire. Il brandit son épée et fit un large sourire moqueur à Raven. Il se mit aussitôt à la poursuite de son adversaire qui s'enfuit dans la forêt avec l'aide de son dragon.
Raven déposa son dragon près du cavalier noir. Son dragon n'étant pas là, Raven en profita pour l'impressionner, il fit cracher des flammes à son dragon, le fit cabrer, il brandit son épée en criant. Sa stratégie n'a pas loupé, le cavalier tremblait de tout son corps, son épée était vieille ce qui montrait que cela faisait longtemps qu'il combattait, il ne devait pas encore être habitué car, devant un simple dragon, il tremblait comme une feuille morte. Raven se jeta à terre puis se mit à avancer vers son ennemi l'épée devant lui. Les deux hommes étaient maintenant en face à face. Le cavalier noir devait avoir à peine douze ans. Il enlevât son casque. Des petites boucles de cheveux d'or sortirent rapidement puis vint les yeux. Ces magnifiques yeux rouges faisaient ressortir son dragon caché un peu plus loin dans la forêt, le cavalier souriait comme si il avait réussi à capturer son ennemi juré. Raven s'en voulu d'avoir baissé sa garde et retourna en courant vers Nissa. Le dragon rouge sorti d'un seul coup des sous-bois attrapant son maître au passage. Ils s'envolèrent ensemble. Raven sauta au cou de Nissa puis ils s'envolèrent à leur tour. Raven ne comprenait pas pourquoi il le suivait mais il voulait le voir mort. Il avait osé se moquer de lui et il en payera le prix. Raven se rapprocha du jeune homme. Il se rapprocha tellement qu'il put apercevoir une marque dans son coup. Cet enfant avait été manipulé ! Cette marque était le signe de Dëma. Il s'en servait pour mettre sous son contrôle toutes créatures vivantes de son monde. Le seul moyen de s'en débarrasser c'est de le brûler. Raven sauta sur le dos du dragon rouge et combattit son cavalier pendant que Nissa se battait avec l'autre dragon. Raven donna un grand coup sec sur la tête du cavalier noir qui s'effondra sur le dos du dragon. Puis il le prit sous l'épaule. Raven eut l'impression de tomber, il regarda le dragon sur lequel il était. Il tombait ! Raven chercha du regard son dragon. Soudain, il se sentit remonté comme si il avait un parachute. Il leva la tête, son dragon! C'était son dragon qui l'avait sauvé! Nissa le posa délicatement sur le sol, tout près du camp. Raven si précipita. Il allongea le jeune homme sur son lit et retourna voir son dragon pour le mettre à l'abri. Puis il retourna dans sa tente.
A la fin de la bataille, Raven sorti la tête de sa tente. Tout avait brûlé. Sa tente était à espacée du camp, donc n'avait pas brûlé. Il ne reconnut pas le camp. Raven se mit à courir parmi les débris à la recherche de survivants. Rien. Il chercha aussi son dragon, était-il mort aussi ? Non, il l'aperçu un peu plus loin voler dans les airs. Dès que le dragon l'aperçu à son tour, il se posa à côté de lui. Raven lui caressa le flanc. Il était sauvé. Raven murmura à l'oreille se son dragon :
" Sais-tu où est Arianna et Salvo ?"
Le dragon se baissa pour permettre à Raven de monter sur lui, et ils s'envolèrent ensemble. Nissa le déposa près d'une toile de tente brûlée. Raven, les yeux tout ronds, s'approcha doucement de la toile de tente. Elle bougeait légèrement. Raven la souleva, il vit Arianna avec un énorme cercle jaune autour d'elle et de Milo. Raven s'approcha encore, épuisée Arianna s'évanoui, Raven la rattrapa dans le creux de ses bras et la chargea sur le dos de son dragon avec Milo. Trois blessés étaient maintenant dans sa tente. Raven parti à la recherche de Salvo. Il le trouva allongé par terre. Inconscient. Raven le ramena dans sa tente comme tous les autres.
Nissa garda l'entrée. Le jeune cavalier se réveilla, troublé il regarda Raven qui pensaient les blessures de ses camarades. Soudain, une douleur à l'épaule le fit gémir, il avait été touché quand son dragon était tombé.
- Où est mon dragon ? Lança le cavalier.
- Au royaume des morts. Répondit calmement Raven. Et si tu me reparles sur ce ton je te ferrais trancher la tête.
Le jeune cavalier trembla. Son dragon était mort. Alors pourquoi, lui était encore en vie ?
- Où suis-je ? Pourquoi m'avoir sauvé ?
- Tu es dans ma tente. Je t'ais sauvé car je sais que tu n'agis pas de ton plein grès. Tu as été manipulé si tu n'étais pas au courant.
- Au courant de vos bêtises ? Non.
- Je ne te mens pas. Tu as juste à regarder dans un miroir et tu verras une marque dans ton coup.
Le garçon obéit et vit un symbole dans son coup. Raven avait raison.
- Comment m'en débarrasser ?
- Je dois te brûler la marque partiras mais je devais avoir ton accord pour commencer. Es-tu d'accord ?
Le garçon acquiesça. Raven se pencha sur lui, le fit se retourner, puis pris un bâton qu'il avait laissé dans de la braise. Il le posa sur le cou du cavalier où était la marque. Ce dernier ne put s'empêcher d'étouffer une plainte.
Lorsqu'Arianna était rétablie et le cavalier aussi, ils partirent sur le dos de Nissa.
Quelques jours plus tard, ils arrivent en vue d'un palais. Dans les jardins coulait des centaines de fontaines. Seul Milo demeurait inconscient encore une bonne semaine. Dès qu'il ouvrit les yeux Arianna se jeta dans ses bras.
Quelques jours suffit pour que le jeune homme se rétablir complètement. Arianna et Milo passèrent leurs journées ensemble. Rien ne pouvait les séparer. Un soir, ils se donnèrent rendez-vous dans un des jardins.
Elle arriva en vue d'une rivière, à ses côté se trouvait Milo. Il souriait. Ils se posèrent en dessous de l'arbre en bordure de rivière. Et Milo discutèrent jusqu'au lever du jour. Comme tous les jours, Milo la raccompagna dans la chambre qu'il lui avait été attribué. Salvo, caché dans l'obscurité, observa la scène.
Le lendemain, ils partirent tous pour la Cité Rouge. Une fois arrivé, ils virent un attroupement, un jeune homme était à terre. Il fallait le sauver où alors il mourra...